Les ruches en Apiculture


Les ruches

Il existe différents types de ruches, selon les époques et selon les lieux. Il n’y a donc pas, sur un plan général une ruche meilleure qu’une autre. Cela dépend de l’endroit,  du pays où l’on vit, du climat, de ce que l’on souhaite faire.
On distinguent toutefois 2 grandes catégories: Les ruches à cadres (plus récentes et modernes) et les ruches traditionnelles sans cadres.


 Structure des ruches à cadres


  

De manière générale, la ruche est composée de plusieurs parties: le plancher, le corps, la hausse et le toit. Les dimensions des différentes ruches sont très précises, au millimètre près.

Les ruches verticales à cadres:

- Ruche Aumônière
– Ruche Dadant
– Ruche Voirnot
– Ruche Langstroth
- Ruche Layens
- Ruche Nationale (GB)
– Ruche WBC
- Ruche Tonelli


- Ruche Aumônière : 

 Les abbés Sagot et Delépine mirent au point vers 1860 une ruche nommée « L’aumônière ». Sa forme est très proche d’une cloche dont le toit à double pente constituait la hausse et la réserve de miel pour l’hiver. Cette ruche a reçu plusieurs distinctions dont le prix d’honneur au concours apicole de Pontoise en 1868 et son créateur, une médaille de vermeil pour ses miels et matériels apicoles qu’il présenta à l’exposition de cette même ville en 1869.
Les cadres du corps de ruche étaient garnis de cire tandis que les triangles du toit étaient seulement amorcés pour la première récolte; ensuite la cire était laissée aux cadres. Ceci permis à l’abbé Delépine de constater l’inutilité des cires prêtes à l’usage pour les abeilles, celles-ci construisant et emplissant plus vite les cellules que celles prêtes à être remplies.
Le toit était à double pente et constituait la hausse dont le contenu était récolté puis devenait la réserve de miel de la colonie durant l’hiver. Le tout était recouvert d’un paillasson de paille.


– Ruche Dadant

La ruche Dadant est la plus répandue en Europe. Le principe général est simple: un corps de ruche réservé aux abeilles, des hausses destinées à la récolte.

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La structure d’une ruche Dadant:

Il y a de 2 types de ruches Dadant : les ruches 12 cadres, lourdes, donc plutôt destinées à une implantation sédentaire et les 10 cadres qui sont utilisées en pratique sédentaire ou en transhumance . Dans les 2 cas la structure est la même.

Le plateau  ou plancher de ruche,  sur lequel repose le corps de ruche.

  • Au-dessus du corps:  les hausses où les abeilles entreposent le miel sur des 1/2 cadres prés-remplis avec de la cire gaufrée qui sera récolté .
  • Au sommet : un toit plat, ou en chalet.
Les dimensions internes d’une ruche Dadant sont précises. Les dimensions externes varient suivant l’épaisseur du bois (en général entre 20 et 27 mm). Ces dimensions internes sont à respecter au millimètre.
Taille  Dadant 10 cadres: (h x l x L)
31 x 38 x 45            Hausse:  h= 17

Taille  Dadant 12 cadres: (h x l x L)
31 x 45 x 45            Hausse:  h= 17

L’inventeur: Charles Dadant . Il est né en Haute-Marne,  en 1817. A l’âge de 46 ans il émigre aux Etats-Unis pour fonder une exploitation viticole. Ce projet ne se concrétisera pas et il se tournera vers l’apiculture. Il vit alors autant de la vente du miel que de la cire. La vente de bougie en cire est toujours fortement mis en avant sur le site web actuel de la société Dadant et fils. Il créa une usine de construction de ruches dont le format était 42 cm x 26 cm.

- ruche Langstroth


 La ruche Langstroth est une ruche divisible, c’est-à-dire que le corps et les hausses, sont de même taille . On constitue le corps de la ruche en empilant 2 hausses.
La ruche Langstroth est utilisée quand les miellées sont courtes et abondantes, dans le Sud-Ouest par exemple. Il y a la miellée d’acacia, puis plus rien. Elle est suivie par la floraison de la bourdaine, et à nouveau plus rien, et enfin la bruyère prend le relais. Cette ruche est également intéressante en terme de mécanisation, car les tous les éléments font la même taille. Pour cette raison c’est la plus utilisée aux Etats-Unis et au Canada car la gestion des stocks de hausses mais aussi de cadres est alors simplifiée. Pour le reste, les ruches Dadant et Langstroth sont très similaires et relèvent d’une même pratique apicole.

Le créateur :
 
Le Révérant Lorenzo Lorraine Langstroth, américain,(1810-1895) est connu pour être le père de l’apiculture moderne grâce à son invention du cadre mobile et le principe du « bee space ».


  • Tout espace de plus de 10 mm (3/8 inch) sera bouché par les abeilles avec de la cire.
  • Tout espace de moins de 6mm (1/4 inch) sera bouché par les abeilles avec de la propolis.
Lorenzo Lorraine Langstroth déposera des brevets en 1852 et publiera en 1853 son livre « The Hive and the Honey Bee ».

– Ruche Voirnot 


 Voirnot, est plus petite que la Dadant, mais se conduit de la même manière. Elle hiverne bien en raison de son petit volume, ce qui présente un intérêt dans les régions où l’hiver est rigoureux. Par contre son démarrage est plus lent au printemps.
La ruche






Le créateur :

L’abbé Voirnot
  né en 1844 à Moivrons en Meurthe et Moselle met au point une ruche cubique. Le format intérieur de 36 cm x 36 cm x 36 cm permettait à un essaim naturel de l’année de se développer en une saison et de provisionner suffisamment les rayons de cire de réserves de miel et de pollen.

La ruche ainsi constituée, fut très vite dotée d’une hausse (étage supplémentaire amovible) pour permettre aux abeilles de stocker des réserves supplémentaires directement au-dessus du nid à couvain.La hauteur de la hausse, correspondait à la moitié de la hauteur du corps de la ruche.
On la trouve principalement dans les pays de l’Est tout comme dans certaines régions de France: Les alpes, toute la région EST, mais aussi en Suisse et en Allemagne et dans les pays d’Afrique du nord.
En règle générale, dans toutes les régions froides la ruche Voirnot montre une bonne adaptabilité.


- Ruche Layens 

 

La ruche Layens a été mise au point au 19ème siècle par Georges De Layens. Cette ruche est à l’origine unruche horizontale.
Gaston Bonnier et Georges de Layens ont décrit cette ruche dans leur fameux ouvrage: « Cours complet d’apiculture ».
Aujourd’hui, i
l y a plusieurs variantes de cette ruche comme l’indique le schéma ci-dessous.  Les variantes horizontales:
– la ruche Layens native, un seul corps pouvant contenir: 12; 14; 16; 20 voir 24 cadres,
– la Layens à grenier, d’un seul corps contenant 9 cadres aux centre, et de deux greniers contenant 5 demi-cadres.

Les variantes verticales sont composées:
- la Layens pastorale (ou à hausse) d’un corps contenant de 9 cadres, et de hausses contenant 8 demi-cadres,
– la layens divisible qui est composée d’éléments identiques superposés contenant 9 demi-cadres.

4-layens
ruche layens0La ruche Layens repose sur le principe du cadre mobile comme la ruche Dadant. Son cadre est d’ une hauteur de 37 cm. Ce cadre est meilleur car plus haut que celui de la ruche Voirnot qui n’a que 33 cm. Avec ce cadre, les abeilles ont toujours toutes les provisions située au dessus de leur grappe. La dimension du cadre Layens est de 0,37 x 0,31. La ruche Layens a donc comme avantage la hauteur de son cadre. A part cela, elle a les mêmes caractéristiques et les défauts que la ruche Dadant : cadres, cire gaufrée, planchettes, coussin, visite de printemps, agrandissement, provisions. M. de Layens a supprimé la hausse et il l’a remplacée par des cadres ajoutés de chaque coté de la chambre à couvain.
Sur ce principe des avis partagés ont été émis.
En effet, quand les abeilles ont garni de miel le cadre placé contre la chambre à couvain, certains apiculteurs ont constatés qu’elles ne peuvent passer sur ce cadre pour porter le miel dans les cadres suivants. Il faut donc surveiller ce cadre car lorsqu’il est à moitié garni de miel, il faut l’éloigner et mettre à sa place un cadre vide. Sinon les abeilles essaiment faute de place utilisable. Toutefois le succès général de cette ruche constaté en particulier en Espagne montre que ce type de ruche a un grand intérêt.

Ruche Layens native.
La ruche Layens native fut certainement une des plus répandues en France au début du XXème siècle.
En Espagne la ruche Layens  est toujours utilisée, principalement pour la  transhumance, en particulier dans les régions: de Valencienne, d’Andalousie et d’Estrémadure. Elle représente 80% de la production Espagnole, son rendement annuel moyen est de 17 kg. Elle est équipée d’un toit articulé à charnière parfaitement adapté au transport.
La taille des cadres Layens est toujours la même, par contre le nombre de cadres peut être porté couramment à 12, 14, 16 ou 24 cadres. Une fois construite le volume de la chambre ne peut pas être augmenté.

Ruche Layens à grenier.
La ruche Layens à grenier a été mise au point par Jean Hurpin. Elle est composée de 9 cadres centraux Layens sur lesquels se développe le couvain. De part et d’autre sont placés 5 demis-cadres Layens avec des espacements de centre à centre de 45 mm dans lesquels sont stockées les miellées. Avec un tel écartement il ne peut y avoir de couvain dans les greniers.
Cette ruche est idéale pour les ruchers éloignés. Les cadres des greniers restent en place pendant la période hivernale et se trouvent donc toujours en place au bon moment, notamment en début de miellée.

Ruche Layens pastorale. 
Ces ruches sont composées d’un corps avec 9 (voir 10) cadres Layens, pouvant contenir les 20 kg de miels nécessaires à un bon hivernage des colonies. Les conditions d’hivernage y sont idéales, la chaleur se concentrant dans le haut du corps.
En période de miellée, des hausses contenant 8 demi-cadres sont ajoutées au-dessus du corps, elles peuvent contenir 18 à 20 kg de récolte.
Du fait de la hauteur des cadres on trouve rarement du couvain dans les hausses, la reine restant sur la partie basse des cadres.

Ruche Layens divisible.
Cette ruche divisible est composée d’éléments identiques aux hausses de la ruche pastorale.
Elle a les qualités de la ruche Layens avec en plus l’avantage de n’être composée que d’un seul type d’élément, ce qui simplifie la standardisation du matériel. La hauteur réduite des cadres rend leurs manipulations plus faciles.
Elle peut être conduite comme une divisible, on peut y pratiquer une apiculture écologique voisine de celle de la Warré.


 - Ruche Nationale (GB)



C’est la ruche standard et la plus répandu au Royaume-Uni. Le modèle actuel  est légèrement différent du modèle original qui avait une double paroi, mais les dimensions intérieures sont les mêmes. Cette  ruche possède 11 cadres de corps aux normes britaniques, ce qui représente une surface de 50 000 cellules.
Les hausses sont peu profondes (14 cm) et les cadres de corps font 21,5 cm. Les cadres sont compatibles avec avec l’autre fameuse ruche britanique WBC.

On la rencontre dans quasi tous les ruchers. Deux photos prises  en 2014 au petit musée apicole de Thorne à Rand (Près de Lincoln).


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– Ruche WBC


Au Royaume-Uni, William Broughton Carr décrit sa ruche (WBC) pour la première fois en 1887.
wbc1-GB-2014C’est une ruche à cadre divisible , c’est-à-dire une ruche à corps superposables qui se conduit sur deux corps pour la chambre à couvain.

Suivant l’abondance des miellées espérées ainsi que la race d’abeilles cultivée, la hausse peut avoir la dimension d’un corps.
Pour les petites miellées, la hausse équivaut à un demi corps.

Si ce n’est pas la plus répandu, elle est assez commune en GB, d’autant plus que la ruche anglaise ( dite nationale) a les mêmes dimensions de cadres.
Elle est par ailleurs magnifique comme le montre la photo prise chez un apiculteur amateur à Hickling en angleterre.

Elle possède aussi comme l’indique le schéma une double paroi. 

WBC_coupeDans la nature, les abeilles recherchent toujours des endroits creux plus hauts que larges. Ceci donne à penser qu’elles savent que la chaleur monte.
Elles donnent donc une préférence au rayon haut. C’est dans le but de respecter les lois qui régissent une colonie d’abeille que la ruche  W.B.C. a été mise au point.

Conduite sur deux corps, son volume intérieur est équivalent à une ruche DADANT (mais ce ne sont pas les mêmes dimensions de cadres) qui, elle, se conduit sur un seul corps. La ruche W.B.C. est, sans nul doute possible, la plus logique vis-à-vis des abeilles.

Cela est tellement vrai qu’elle permet, dans les même conditions que les autres types de ruches, de plus fortes récoltes.

- Ruche Tonelli


La ruche Tonelli est une ruche avec le corps en forme de demis tonneau et la sortie vers le bas. Les cadres respectent en partie la forme des rayons naturels que construisent les abeilles, de part sa forme il y aurait un meilleur nettoyage naturel.
Il s’agit d’une ruche à cadres sur laquelle on peut mettre selon la taille des hausses Dadant 12 cadres  ou 10 cadres.



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Les modèles originaux trouvés sur le web (ruche tonelli en italien)


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Les ruches traditionnelles sans cadres:

– Ruche Warré dite ruche écologique
– Ruche keynianne TBH
– Ruche tanzanienne TBH
– Ruche tronc
– Ruche paille


– Ruche Warré dite ruche écologique


La ruche Warré appelée aussi ruche populaire est une ruche divisible (corps et hausse ont la même taille) . Les dimensions internes en millimètres sont : 300 x 300 x 210.
La ruche Warré n’utilise pas de cadres mais des barrettes avec une petite amorce de cire d’un centimètre. Le but de cette amorce est d’orienter le travail de construction des abeilles. Les abeilles agrandissent les rayons vers le bas, comme elles le font dans la nature. La récolte se fait donc par le bas et par pressage  et non avec un extracteur comme la Dadant.
Il y a les inconditionnels de la Warré en raison de la pratique écologique associée, qui évite aussi d’utiliser un extracteur.
L’abbé Emile Warré a mis au point une ruche dite ‘populaire’ qui est décrite dans la 12 ème, et dernière édition, du livre « L’apiculture pour tous » parue fin 1948. Les deux idées maîtresses qui ont guidé Emile Warré dans l’élaboration de cette ruche sont la priorité à l’abeille et la simplicité.
La ruche populaire est une ruche dite ‘divisible’ (pas de distinction entre hausse et corps de ruche). Tous les éléments sont de la même taille.

- Ruche keynianne TBH



La TBH n’utilise ni cadre ni cire. Elle est inspirée des ruches traditionnelles africaines, construites dans des troncs et suspendues horizontalement en hauteur pour éviter certains prédateurs. La particularité de la TBH est donc de s’étendre en longueur et non en hauteur (comme la Layens). Les cotés forment un angle de 120° avec le fond (même angle que les cotés d’une cellule d’abeille). Cet angle fait que les abeilles n’accrochent pas leurs rayons à la paroi. Il n’y a donc ni corps, ni hausses. Les barrettes qui supportent les rayons se touchent et constituent le plafond de la ruche. Les abeilles ne peuvent donc pas aller sur les barrettes. 
Elle est utilisée en Afrique et aux Etats-Unis.

- Ruche tanzanienne TBH


La ruche tanzanienne, TBH ou ruche de dessus-barre, repose sur le même principe que la ruche kenyanne mais ici les bords sont droits. Si dans une ruche kenyane les abeilles ont moins de tendance à adhérer aux côtés de la ruche (beespace).
Elle fait environ 85 cm de long, et à peu près 30 cm de profondeur, et 50.5 cm de large. La largeur intérieure (la distance entre les parois latérales à l’intérieur de la ruche) doit être exactement 46.5cm. Les cinq parties comprenant la ruche doivent être solidement fixés les unes aux autres, car la ruche en production est très lourde.
Des trous sont forés sur les côtés dans la longueurs de la ruche, de 10 cm en 10 cm, et à environ 5 cm au-dessus du plancher. Ceux-ci devraient être d’environ 10 à 12mm de diamètre.Ils servent entrées pour les abeilles.


Le dessus est constitué de barrettes de bois de 35 mm de large, de la même longueur que la largeur de la ruche, et à peu près 20 mm d’épaisseur.Les barrettes devront présenter une  fente au milieu pour l’amorce de cire.
Plans:

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A = 46.5cm + deux fois l’épaisseur des planches latérales; a = 46.5cm (+ / – 2mm); B = environ 30cm; C = environ 85cm.
                
tanzanienne4
A = 46.5cm + deux fois l’épaisseur des planches latérales; E = d’environ 20mm; D = 35mm (+ / – 1mm) pour les abeilles italiennes ou 32mm pour les abeilles africaines; F = environ 10mm; G = environ plus 5 mm à l’épaisseur d’une planche latérale.

- Ruche tronc

tronc1La ruche-tronc, est creusée dans une portion de tronc d’arbre.
Cet habitat créé par l’homme est très proche dans de l’arbre creux où les colonies d’abeilles nichent spontanément à l’état naturel.

tronc2On utilise pour la concevoir de la pierre pour le toit et du tronc de châtaignier, car ce dernier est imputrescible et riche en tanins qui repoussent les parasites du bois. Le coeur de l’arbre est évidé. Des trous sont réalisés vers le bas en guise d’entrée. On en fait en général 3 ou 4.

– Ruche paille



paille2 Ruche traditionnelle, la ruche paille que l’on appelle aussi ruche médiévale est confectionnée en paille de seigle. La paille de seigle, dont l’épi a été retiré, est calibré de façon à obtenir un boudin régulier et circulaire, enroulé sur lui-même, et monté sur plusieurs rangs.
Réalisée à partir de produits locaux, la ruche paille de seigle est écologique. Présente dans les campagnes jusqu’au début du 20° siècle, elle a été supplantée par la ruche moderne, en pin ou en sapin, qui offrait un rendement plus important en miel. Réputée pour la qualité d’habitat qu’elle offre à l’abeille grâce à la thermorégulation naturelle du matériau, il n’est pas nécessaire de faire appel à une machine pour la confectionner.

Les autres ruches particulières:

- Ruche gratte-ciel 


- Ruche gratte-ciel


ruche-gratte-ciel C’est le Révérend Père Dugat qui a mis au point cette technique de production intensive.
Au printemps, on superpose plusieurs colonies séparées par des grilles à reines, car elles gardent leur reine et on les nourrit.
Les colonies étant superposées, on profite des avantages suivants : le développement du couvain est très rapide grâce à une température régulière à l’intérieur ; il est proportionnel au nombre de colonies superposées, les plus hautes ayant un couvain à accroissement plus rapide. Les essaims se rendent service mutuellement.
L’orphelinage oblige les essaims à ne s’occuper de la reconstitution que d’un seul nid à couvain, d’où peu de pollen ramassé.
Il met les abeilles dans les mêmes conditions que dans l’essaimage naturel, en profitant des avantages de l’arrêt de la ponte, tout en évitant les inconvénients de la perte de butineuses.
Les jeunes abeilles, destinées à l’élevage du couvain, sont libérées et deviennent butineuses plus tôt ; ce qui, avec la fusion des colonies, donne une masse imposante de butineuses qui n’ont qu’un seul but : la récolte.
Aussi ne faut-il pas s’étonner des résultats extraordinaires que certains ont obtenu avec cette méthode : 300 kilogrammes de miel avec un gratte-ciel de quatre reines.
D’après les principes exposés dans la brochure du P. Dugat, le rendement en miel des colonies superposées s’obtient en multipliant par deux le nombre de reines du gratte-ciel. Ainsi un gratte-ciel de trois reines rapporte 3 X 2 = six fois plus que trois ruches séparées ne produisent ensemble.
Exemple concret : trois ruches ordinaires donnent 10 kilogrammes chacune, ce qui fait 30 kilogrammes. Pour la même période, le gratte-ciel à trois reines rapportera 30 x 6 = 180 kilogrammes.
Il est bon de ne pas dépasser le nombre de quatre reines par gratte-ciel pour ne pas trop compliquer les opérations.
Selon le but envisagé, cette méthode permet les trois opérations apicoles suivantes : récolte du miel, essaimage artificiel, élevage de reines. Inutile de dire qu’il est nécessaire d’avoir un matériel interchangeable : corps de ruches, cadres …
L’inventeur de la méthode, le R. P. Dugat, a mis au point une ruche, la Dugat-standard, qui facilite beaucoup les opérations. En particulier, elle évite la recherche des reines, point délicat pour certains.
Voici, en résumé, les opérations à effectuer pour la production du miel avec un gratte-ciel en supposant une miellée unique en mai-juin.
Marquer les reines au début de la saison, en mars.
DUGAT15 mars. — À la floraison des arbres fruitiers, superposer les ruches, mettre une grille à reine entre chaque corps. Asperger chaque colonie avec un sirop parfumé pour faciliter les réunions. Stimuler la ponte avec du sirop.
2° 15 avril. — Un mois après la réunion, enlever les cadres, sauf cinq de couvain qu’on laisse avec la reine respective. Bloquer les autres cadres de couvain dans d’autres corps en mettant dix ou onze cadres dans chacun.
Pour un gratte-ciel de deux reines, on aura donc un corps de dix cadres de couvain sans reine, deux corps de cinq cadres de couvain et cadres vides avec reine. Mettre le corps sans reine entre ceux qui en ont une.
3° 25 avril. — Quinze jours avant la miellée, enlever les reines dont on peut faire des essaims artificiels. Bloquer ensemble le couvain mûr et ensemble le couvain frais ou demi-operculé. Placer le couvain frais sur le dessus, enlever les grilles à reines.
4° 4 mai. — Dix jours après, détruire ou utiliser les cellules royales sans en oublier une seule, intercaler des hausses vides. Mettre en plafond sur le dernier corps un cadre de couvain frais pris ailleurs, le poser sur cales.
5° 14 mai. — Dix jours après la suppression des cellules, enlever le cadre de couvain ; le remplacer par un autre de couvain frais.
6° 24 mai. — Au bout d’un mois d’orphelinage, remérer avec une reine et son nucleus. Enlever le cadre de cellules royales.
7° 10 juin. — Quinze jours après, soit vers la fin de la miellée, mettre les autres reines et leurs nuclei respectifs.
Il est vrai qu’avec quatre reines, par exemple, on aborde la miellée avec un contingent de 600.000 butineuses environ.

Il y a aussi les ruches Lucitana (Portugal), Oksman (Argentine), Smith (Ecosse), CDB ‘Congested Districts Board’ (Irlande), Duvauchelle, Jarry, Congres, Zanders (Allemagne), les ruches slovènes …… 


référence : aubonmiel.com
fr.wikipedia.org