Les insectes : Les aleurodes ou mouches blanches


Les aleurodes ou mouches blanches (Aleyrodoidea), forment une super-famille d'insectes de l'ordre des hémiptères comme les pucerons. Comme eux, les aleurodes sont des insectes piqueurs-suceurs, et se nourrissent de la sève de la plante.

Les espèces d’aleurodes sont nombreuses, mais trois d’entre elles sont particulièrement redoutées des jardiniers :

  • L’aleurode des serres, Trialeurode vaporarium,
  • L’aleurode du tabac, Bemisia tabaci, qui peut infester de nombreuses plantes,
  • L’aleurode du chou, Aleyrodes proletella 
Les deux premières se plaisent particulièrement bien sous serre, sous châssis ou sur les plantes d’intérieur ou de véranda. L’aleurode du chou, quant à elle, menace les plantes d’extérieur (au potager comme au jardin d’ornement). D’une manière générale, les aleurodes aiment la chaleur (ces insectes viennent d’Amérique du Sud).

Cycle de vie de l’aleurode

Les adultes mesurent à peine plus de 3 mm et sont reconnaissables à leurs ailes blanches. Ils vivent sur la face inférieure des feuilles, et s’envolent lorsqu’on les dérange, formant un fin nuage blanc : la présence d’aleurodes sur une plante est ainsi facile à repérer. Oeufs (0,2 mm) et larves (plusieurs stades larvaires) sont fixés sur le revers des feuilles, et sont généralement recouverts d’une pellicule cireuse.
L’incubation dure de 6 à 20 jours pour les œufs (selon la température), les différents stades larvaires s’étalent sur 18 à 70 jours, et les adultes ont une durée de vie de 20 à 30 jours. Lorsque la température est favorable, leur multiplication est très rapide, chaque femelle pouvant pondre jusqu’à 600 œufs.



Plantes concernées et dommages

Les aleurodes peuvent toucher de nombreuses espèces végétales, en intérieur comme en extérieur. Elles ont une prédilection pour les solanacées (tomate, aubergine…), les cucurbitacées, les choux, le fraisier, certaines plantes aromatiques (menthe, verveine), le fuchsia, l’azalée, le rhododendron, les pélargonium…

L’aleurode affaiblit la plante par ses prélèvements de sève. En cas d’infestation massive, le végétal peut dépérir. Autres dommages indirects : les larves sécrètent du miellat et de la cire, qui s’accumulent sous les feuilles (à la face inférieure) et favorisent le développement de champignons (fumagine) et de bactéries pathogènes. Les aleurodes peuvent aussi être le vecteur de virus.

Traitements

Premier réflexe à avoir : en cas d’atteinte de l’une de vos plantes, isolez-la autant que possible des autres, afin d’éviter la « contagion ». Ensuite, il faut traiter sans attendre, car plus l’infestation est prise tard, plus elle est difficile à enrayer.

Insecticides conventionnels

Les aleurodes sont un véritable fléau en raison de leur résistance à de nombreux insecticides chimiques . Par ailleurs, les larves et les œufs étant protégés par une pellicule cureuse imperméable, les vaporisations d’insecticides ne sont efficaces que sur les adultes. Pour espérer détruire à la fois les larves et les adultes, puis les œufs après éclosion, l’usage d’un insecticide systémique (qui est véhiculé par la sève) est nécessaire. Évitez alors de traiter durant la période de floraison, afin de ne pas nuire aux insectes butineurs (abeilles).

Lutte biologique intégrée

La lutte biologique intégrée est généralement efficace, à condition que les plantes soient sous serre (l’introduction de prédateurs naturels sur la plante atteinte est hasardeuse en plein air, et elle présente quelques inconvénients en intérieur, à moins que vous n’appréciiez la cohabitation avec des insectes, fussent-ils bénéfiques !). Deux prédateurs peuvent être utilisés :

  • Encarsia formosa, une micro-guêpe qui pond ses œufs sur les larves d’aleurodes, à utiliser d’avril à octobre car cette guêpe a besoin de chaleur pour se reproduire ;
  • Macrolophus caliginosus, une petite punaise verte qui se nourrit des adultes et des œufs d’aleurodes.

Encarsia formosa

Macrolophus caliginosus



Pièges : cartons jaunes collants

Un autre moyen de lutte sans insecticides chimiques est le piégeage des adultes : disposez à proximité de la plante atteinte de petites plaques de carton jaune, collantes (enduites de glu ou de miel), ou encore des rubans jaunes adhésifs. Les aleurodes adultes, attirés par la couleur jaune, abandonneront les feuilles et viendront se coller sur ces pièges.
Deux inconvénients à cette méthode : d’une part, elle n’est envisageable qu’en début d’infestation, et elle sera sans doute insuffisante si les mouches blanches sont très nombreuses. D’autre part, elle n’est pas sélective et vous risquez de voir des coccinelles, des abeilles et autres insectes auxiliaires se coller sur les pièges.

Traitements simples et écologiques

Contre les aleurodes et de nombreux autres insectes, il est possible de vaporiser les plantes (en insistant sur la face inférieure des feuilles) d’eau savonneuse, éventuellement additionnée d’un peu d’huile végétale. Utilisez de préférence du savon noir pour préparer votre solution savonneuse. Le rôle de l’huile est d’enrober et d'étouffer les œufs et les larves. Il est également possible d’appliquer une petite quantité d’huile pure sur les feuilles colonisées par les aleurodes, en badigeonnant la face inférieure. Les vaporisations de purin d’ortie peuvent aussi donner de bons résultats .

Enfin, songez que les mouches blanches qui s’installent sur les plantes de serre ou d’intérieur n’aiment pas l’humidité ni la fraîcheur : vous pouvez décourager les premiers insectes menaçant d’élire domicile sur vos plantes en sortant les pots à l’extérieur, notamment par temps humide et frais. Attention, certaines plantes sensibles pourraient ne pas supporter ces petits écarts de température.


références : fr.wikipedia.org
gerbeaud.com
adalia.be