
Pour
barrer la route aux intermédiaires trop gourmands, l'État a créé son
propre réseau de distribution. Avec en magasin 4 000 spécialités
locales. Niché
dans le centre-ville de Casablanca, derrière le boulevard des
Forces-Armées-Royales, le magasin solidaire de Maroc Taswiq est un
paradis pour les amateurs de produits du terroir.
Sur quelque 800 m2, la boutique propose tous les petits et grands
trésors que le royaume compte en ce domaine : des grands classiques,
comme l’huile d’olive, l’huile d’argan, les dattes et les amandes, aux
spécialités moins connues, tels que le vinaigre de cidre de Tadla, les
masques cosmétiques au cactus, le café à base de noyaux de dattes
broyés… Soit 4 000 produits référencés, issus des 16 régions du pays et
de 1 000 coopératives affiliées.
«
Il y a trois ans, Maroc Taswiq comptait à peine 20 coopératives, de
seulement 3 régions, et seulement 37 références-produits », souligne
Najib Mikou, directeur général de l’établissement.
Maroc Taswiq, premier vendeur des produits 100% marocains
Ouvert
en avril 2012, Maroc Taswiq s’est rapidement imposé en tant que premier
vendeur des produits régionaux 100 % marocains. Il est même devenu l’un
des principaux fournisseurs des établissements hôteliers et
touristiques de la capitale économique. Un succès qui a poussé ses
dirigeants à étendre l’expérience à d’autres villes du pays. « Nous
avons récemment ouvert trois magasins solidaires, à Agadir, Mohammedia
et Beni Mellal, précise Najib Mikou. Et nous prévoyons de nous implanter
dans d’autres villes. »
Les magasins solidaires de Maroc Taswiq ont pris d’assaut le créneau du commerce électronique.
Ces
magasins ont été créés sous la houlette de l’Office de
commercialisation et d’exportation (OCE) pour contrer les
intermédiaires, notamment les grossistes, qui travaillent souvent dans
le secteur informel. Ils restent les premiers bénéficiaires de ce marché
des produits régionaux, en pleine croissance, au détriment des
producteurs, notamment ceux des provinces reculées.
Solidarité locale et partenariat public-privé
Maroc
Taswiq ne se contente pas de ses propres structures de
commercialisation. Il travaille en amont avec les petits et moyens
agriculteurs et les coopératives (encadrement technique, contribution à
la certification des productions selon les normes internationales,
entrepôts frigorifiques, stations de stockage et de conditionnement…).
En aval, il collabore avec le secteur privé pour étendre les circuits
formels de vente. Il a déjà noué huit partenariats public-privé avec des
distributeurs locaux et signé une convention de distribution avec Aswak
Assalam, l’une des plus importantes chaînes de grande distribution du
pays.
Les
magasins solidaires de Maroc Taswiq ont également pris d’assaut le
créneau du commerce électronique. « Pour toucher une plus vaste
clientèle, explique Najib Mikou, et parce que l’e-commerce représente
aujourd’hui un volume d’affaires de 400 milliards de dollars [environ
361 milliards d’euros] par an. Le Maroc veut aussi sa part du gâteau, en
mettant en avant ses produits du terroir. » L’établissement a d’abord
lancé la plateforme bladkhir.ma.
Réservé
aux consommateurs locaux, ce site propose 2 000 produits alimentaires
et cosmétiques et assure la livraison à domicile dans toutes les régions
du pays. Il a également créé deux plateformes destinées à la vente à
l’étranger, cosmethicmaroc.com et authenticmaroc.com (disponibles en
quatre langues, elles livrent des produits marocains dans 220 pays).
Selon son directeur, Maroc Taswiq s’apprête à signer des conventions
avec des géants mondiaux de l’e-commerce, comme le chinois Alibaba et
l’américain eBay.
Source : jeuneafrique.com