Une
nouvelle étude de l'Université d'Exeter a montré que le gène du conflit
sexuel pour la résistance au pesticide DDT, qui augmente la performance
des mouches femelles, mais diminue simultanément celle des mouches
mâles, aide à maintenir la variation génétique (Le conflit sexuel, ou coévolution antagoniste dans le cadre sexuel, est un concept forgé en écologie évolutive qui souligne que les organismes vivants sexués présentent une divergence d'intérêts dans l'évolution). Les
résultats contribuent à la compréhension de la dynamique évolutive et
ont des implications importantes sur la gestion des ravageurs.
Les
chercheurs ont utilisé un modèle génétique sur une multitude de
populations, expérimentalement évoluées, de la mouche Drosophila
melanogaster pour tester si le conflit sexuel peut
maintenir la variation génétique. Leurs résultats montrent que la
sélection sexuellement antagoniste est capable de maintenir la variation
génétique et explique également les modèles génétiques observés dans la
nature.
Le
professeur David Hosken du Centre pour l'écologie et la conservation à
l'Université du campus de Cornwall de Exeter à Penryn en Angleterre a
déclaré: "Nos résultats montrent que la valeur potentielle des systèmes
de résistance des insectes ne joue pas seulement un rôle dans la gestion
des ravageurs mais elle mets aussi de la lumière sur des questions
fondamentales de l'évolution.“
Le
conflit sexuel se produit chaque fois que les mâles et les femelles
diffèrent dans leurs valeurs optimales pour des caractéristiques
données. Par exemple, chez l’Homme, des hanches plus larges sont
développées chez les femelles pour accueillir la naissance de l'enfant,
mais elles sont moins développées chez les hommes parce qu’elles
nécessitent plus d’énergie pour assurer la mobilité. La façon dont la variation génétique,
qui est essentielle pour l'adaptation des espèces, est maintenue dans
de telles conditions a été pour longtemps incompréhensible.
Les
résultats de cette étude fournissent une explication du pourquoi, bien
que la variante du gène de résistance au DDT, qui était présente avant
l'utilisation du pesticide, et est connue pour améliorer le nombre et la
survie de la progéniture, n’ait pas augmenté en fréquence que
lorsque l'utilisation du DDT soit très répandue.
Bien
que l’utilisation du DDT soit désormais interdite pour des usages
agricoles, le DDT est encore produit en quantités relativement faibles
pour contrôler les populations d'animaux vecteurs de maladies, par
exemple dans le contrôle des moustiques pour limiter la propagation du
paludisme.
Source : phys.org