La
production d’agrumes subira une baisse sensible au cours de la
prochaine campagne 2015-2016 car la formation des fruits a été impactée
par les fortes chaleurs de fin mai et de mi-juillet.
La
météorologie nationale annonce de fortes chaleurs dans les régions
intérieures du pays du lundi 20 au mercredi 22 juillet. La température
pourrait atteindre 46 degrés dans la région du Souss, qui est le berceau
de l’agrumiculture marocaine, avec 50% de la production et de l’export.
Ce
sera la troisième vague de chaleur depuis le printemps. Les deux
premières, fin mai et mi-juillet, ont fortement impacté la floraison
(chutes de fleurs) et la nouaison (début de formation des fruits), dans
la plupart des régions agrumicoles et surtout au Souss.
Ahmed
Darrab, secrétaire général de l’ASPAM, association des producteurs
d’agrumes du Maroc, reste prudent : les dégâts sont certains, mais il
est trop tôt pour avancer une évaluation précise. Il faudra attendra
mi-août lorsque la nouaison sera achevée.
L’ASPAM a constaté que toutes les régions agrumicoles ont été touchées, hormis la région de Berkane:
-le Souss où 30% à 40% de chutes ont été constatées ;
-le Haouz, Beni Mellal, le Gharb, affectés dans une fourchette de 10% à 25%.
Le
secrétaire général de l’ASPAM estime que lorsque les chutes sont
inférieures à 20%, la qualité de la production de l’arbre touché est
améliorée, les fruits seront de calibres moyens à gros, particulièrement
demandés au Maroc et à l’étranger. Si donc les chutes sont limitées,
c’est une bonne chose pour la production.
Pour
le moment, le problème se situe donc essentiellement dans le Souss,
mais ce dernier représente 50% de la production et des exportations du
Maroc. Nous précisons “pour le moment“, car une nouvelle vague de
chaleur arrive dans les prochains jours.
Au
cours de la campagne qui vient de s’achever (2014-2015), le Maroc a
produit 1,9 million de tonnes d’agrumes, contre 2,2 millions de tonnes
un an auparavant. Si on fait une évaluation grossière, la campagne à
venir (2015-2016) subira une baisse de 15% à 20% et tournera donc autour
de 1,4 à 1,5 million de tonnes. Mais ces chiffres relèvent pour
l’instant de la spéculation. Les chiffres précis seront connus en
septembre.
Les exportations lors de la campagne 2014-2015 ont également reculé, en passant de 585.000 T. à 460.000 T.
Ce
recul toutefois était en grande partie programmé, avec l’entrée en
vigueur d’un nouveau système de coordination et de gestion de l’export,
mis en place sous l’impulsion du ministère de tutelle, au niveau de
l’EACCE (Etablissement autonome de coordination des exportations).
L’objectif est de tirer vers le haut les quantités exportées, et donc la
qualité et les prix et au final l’image du label “Maroc“.
Cette
régulation ciblait essentiellement le marché russe et a donné selon les
professionnels, de bons résultats et des prix relativement
satisfaisants.
Le système de régulation sera reconduit pour la prochaine campagne et probablement étendu vers des destinations comme le Canada et les États Unis.
Le Maroc réfléchit enfin à une stratégie pour un retour progressif sur le marché de l’UE qu’il
a déserté depuis une vingtaine d’années. Avec la hausse de la
production provoquée par le Plan Maroc Vert, cela deviendra
indispensable.
Source : medias24.com