L’agriculture marocaine peut-elle se passer d’informatique ?
La réponse par la
négation est unanime aussi bien par les responsables gouvernementaux que
par les acteurs de la profession à tous les niveaux. La nécessité de
recourir à l’informatique agricole, en tant qu’outil d’aide à la
décision, est reconnue par tous aussi bien à court terme pour les
producteurs les plus avancés qu’à plus long terme pour les autres. Si
pour certains, le principal frein est le montant des investissements
qu’il faut mobiliser, personne ne remet en question la pertinence de
tels placements pour le développement des exploitations agricoles, leur
mise à niveau et leur bonne gouvernance.
Les agriculteurs,
en tant que chefs d’entreprises, en sont convaincus et les nombreux
opérateurs qui se sont déjà lancés dans cette voie (sans attendre que
les responsables se penchent sur cette problématique) expriment leur
pleine satisfaction du pas qu’ils ont franchi. Les autres sont soit
attirés par les avantages qu’ils voient chez les voisins et sont prêts à
franchir le pas, soit ignorent tout de cette avancée et doivent être
informés. « L’informatique est aujourd’hui incontournable et occupe
une place prépondérante dans les démarches pour la gestion d’une
entreprise. De même que sans informatique on ne peut obtenir la
certification Global Gap », explique un opérateur.
Au Maroc, si les
grands groupes et producteurs ont été les premiers à s’équiper de
logiciels informatiques pour optimiser leur gestion, les petits et
moyens sont actuellement de plus en plus conscients de l’intérêt que
peuvent jouer les nouvelles technologies de l’information dans la
réussite de leur métier.
A quoi sert l’informatique en agriculture ?
L’objectif de l’informatique agricole est de :
- faire remonter
les informations du terrain (gestion parcellaire) en même temps en
saisissant le coût de chaque opération. Ainsi, on peut avoir le coût de
production et identifier les bonnes pratiques et les mauvaises qu’il
faudra corriger.
- en centralisant l’information, c’est un formidable outil d’aide à la décision.
- elle permet le
lancer des alertes (LMR…), d’organiser la paie et la gestion des ouvrier
(limiter les pertes de temps), établir une cartographie de la
plantation, aider à la replantation, …
- remplacer toutes les opérations enregistrées sur papier, économisant du temps et évitant des dépenses devenues inutiles.
A noter qu’il faut
distinguer deux genres d’informatique : les Automatismes NTIC et
l’informatique de gestion. Cette dernière aide à organiser l’information
technique et économique, à assurer un suivi quotidien des coûts. C’est
un outil d’aide à la décision. Ainsi, grâce aux logiciels de gestion
l’agriculteur est capable de faire un suivi quotidien et opérationnel de
son activité sur les plans technique et économique :
- Technique :
l’informatique permet de dématérialiser la traçabilité en éliminant le
support papier et de rendre l’accès à l’information plus simple et plus
rapide
- Economique : ces
outils permettent de gérer tous les postes de charge au niveau de la
ferme, à savoir : la main d’œuvre, les stocks d’intrants, les
investissements et amortissements, l’énergie, …
En effet, ces
logiciels permettent de réaliser des traitements des données en temps
réel afin de produire des rapports d’activité qui peuvent mieux guider
l’utilisateur dans ses prises de décision, de croiser des informations
techniques et économiques pour produire des états pluridimensionnels
avec une grande rapidité
Ainsi, le recours à
l’informatique permet un gain de temps par rapport à la méthode
manuelle. Il donne aussi la possibilité de transférer l’information en
continu sur différents supports (PC, tablette, smartphone …). A titre de
comparaison, la préparation d’un bilan de fin de campagne nécessite par
la méthode conventionnelle une dizaine de jours pour établir les états
pertinents de l’activité pendant la campagne, alors qu’avec les
logiciels de gestion les résultats sont instantanés. L’informatique
permet aussi de centraliser l’information de plusieurs fermes et établir
des rapports comparatifs.
En plus, et avec
le développement de la couverture internet, l’utilisateur peut obtenir
l’information là où il est grâce à sa centralisation (technologies de la
communication) et avoir un tableau de bord disponible tout le temps.
Source : Agriculture du Maghreb