La
plupart des enquêtes épidémiologiques qui ont analysé les facteurs
alimentaires impliqués dans la prévention de nombreuses pathologies, ont
mis en évidence le rôle important des fruits et légumes.
Actuellement,
l’un des principaux point d’accord à propos de la relation entre
alimentation et santé porte sur l’effet protecteur des fruits et légumes
sur la plupart des cancers, en particulier ceux des voies
aérodigestives supérieures (œsophage, cavité buccale, larynx, pharynx),
de l’estomac, du poumon, du côlon et du rectum. Au cours des trente
dernières années, plus de 250 études d’observation de type écologique
(comparant des populations), cas-témoins (comparant des malades à des
non malades) ou prospectives ont établi une relation entre la
consommation de fruits et/ou de légumes et le cancer. Dans plus de 80 %
d’entre elles, un effet protecteur d’un ou de plusieurs groupes de
fruits ou légumes a été trouvé.
L’effet
protecteur des fruits et des légumes vis-à-vis des cancers pourrait
s’expliquer par l’action de plusieurs des composants qu’ils contiennent
dont les activités biologiques, individuelles ou synergiques ont été
démontrées sur des modèles expérimentaux cellulaires ou animaux.
Certaines vitamines, certains minéraux et microconstituants, présents
dans les fruits et les légumes, interviendraient dans la régulation de
systèmes enzymatiques de métabolisation (neutralisation et élimination)
des composés cancérogènes. D’autres, comme la vitamine C, les
caroténoïdes et la vitamine E interviendraient plus directement sur la
protection de la molécule d’ADN, en prévenant l’action pro-oxydante des
radicaux libres.
Certains
composés des fruits et des légumes (vitamines, calcium) favoriseraient
et restaureraient les transmissions des signaux intercellulaires,
altérées lors du développement tumoral par l’activation d’oncogènes
et/ou l’inactivation des gènes suppresseurs de tumeurs, et
interviendraient dans la régulation des mécanismes de prolifération et
de différenciation cellulaires. En l’état actuel des connaissances, il
n’y a pas de certitude sur les mécanismes de protection ou
d’initiation/promotion impliqués dans le développement tumoral et les
composants alimentaires spécifiques qui seraient concernés.
Ceci
explique la prudence des recommandations préventives actuelles qui
restent globales sur la consommation de fruits et légumes, sans donner
de recommandations spécifiques sur des composants alimentaires ou
nutriments spécifiques.
Les
études écologiques, cas-témoins et prospectives ont également montré le
rôle protecteur des fruits et légumes vis-à-vis des maladies cardio et
cérébrovasculaires. D’ailleurs, l’alimentation méditerranéenne, qui est
associée à un moindre risque de pathologie cardiovasculaire, est
caractérisée, entre autres, par une forte consommation de fruits et
légumes. Cet effet pourrait être attribué à un ensemble d’éléments
protecteurs présents dans les fruits et légumes : vitamine C,
caroténoïdes, polyphénols, vitamine B9, potassium, phytostérols, fibres
alimentaires.
La
consommation de fruits et légumes aurait également un effet protecteur
vis-à-vis de l’hypertension artérielle, facteur de risque classique et
majeur de l’athérosclérose et de ses complications, notamment au niveau
vasculaire cérébral.
Pour
le diabète, les arguments en faveur d’un effet protecteur des fruits et
légumes sont également forts, compte tenu de leur faible index
glycémique et de leur richesse en antioxydants. Quelques études
épidémiologiques ont mis en évidence un risque plus faible de diabète
chez les sujets ayant une alimentation riche en fibres provenant des
fruits de faible index glycémique et des légumes.
Le
rôle des fruits et des légumes dans la lutte contre la surcharge
pondérale est dû à leur faible apport énergétique. La consommation de
fruits et légumes favorise la satiété pour un apport énergétique peu
élevé tout en contribuant à un bon apport en minéraux et en
micronutriments protecteurs.
Dans
la prévention de l’ostéoporose, la consommation des fruits et légumes
agirait par un effet alcalinisant et par le biais de divers polyphénols à
propriétés phyto-oestrogéniques. De plus, certains légumes à feuilles
vertes constituent des sources non négligeables de calcium. Il apparaît
clairement que les données scientifiques disponibles mettent en évidence
une association favorable entre la consommation des fruits et légumes
et un moindre risque de maladies, sans que l’on puisse préciser avec
certitude les substances expliquant cet effet. Pour ces raisons, il
convient de toujours indiquer que c’est bien la consommation de
l’aliment entier, fruit ou légume, qui est souhaitable, quelle que soit
sa forme (frais, surgelé, en conserve, sous vide, cru ou cuit) et non
pas la supplémentation en vitamines et/ou en minéraux ; ces derniers, en
effet, ne peuvent pas et ne doivent pas se substituer aux fruits et aux
légumes.
Source : mangerbouger.fr