Le sol et ses constituants


Le sol provient en général de l’altération de la roche 
mère sous­jacente, appelée sous­sol.


La pédologie décrit les différents types de sols ainsi
formés, en distinguant la couche arable et le sol sous­ jacent.



L’agriculteur travaille la couche arable, plus riche en matières organiques.

L’horizon sous­jacent, entre la couche arable et la roche mère, contribue aussi à la nutrition de la plante en éléments minéraux et en eau.



L’agronomie s’intéresse à ces deux horizons à travers le profil cultural.












Composition physique du sol


Le coefficient humique K1 :
 

Le sol comprend 4 éléments principaux : l’air, l’eau, les constituants minéraux et la matière organique.



Les constituants minéraux : ils définissent la texture du sol

On appelle terre fine, la terre dont on a éliminé les cailloux et graviers de plus de 2 mm.



Elle est constituée de sable, de limon et d’argile dont on peut connaître les proportions respectives grâce à l’analyse granulométrique, qui les classifie selon leur taille, puis on détermine la texture du sol grâce au triangle.



  Il est ainsi possible de prévoir son comportement physique, son potentiel de production, les dates et types d’interventions culturales.



  Les particules argileuses jouent un rôle important dans la mise en réserve des éléments nutritifs présents dans le sol et sur la capacité de rétention de l’eau.

La matière organique

La fraction solide de terre fine comprend généralement 1 à 5% de matière organique et 95 à 99% de matière minérale.



La matière organique comprend tous les constituants du sol formés d'hydrates de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et, le plus souvent, d'azote.



Elle donne naissance à une matière de couleur foncée, l’humus.



La quantité d’humus stable obtenu à partir d’apports organiques dépend de leur teneur en matière sèche et de leur richesse en cellulose et lignine.

Le coefficient iso humique K1 désigne la quantité d’humus stable formée par kilogramme de matière sèche organique apportée au sol. Alors qu’on extrapolait le coefficient K1 à partir de quelques expérimentations, aujourd’hui, on dispose de deux outils de laboratoire, l'indice de stabilité biologique (ISB) et la caractérisation biochimique de la matière organique (CBM) qui permettent de définir le potentiel d'humus stable de chaque produit organique.

Ainsi, 30 tonnes de fumier à 20% de matière sèche peuvent produire 2,5 à 3 tonnes d'humus.

Le coefficient de minéralisation K2 rend compte de la quantité d'humus transformée chaque année. Cette perte annuelle, généralement comprise entre 800 et 1600 kg par hectare, entraîne une libération d'azote variant de 40 à 80 kg.

Bilan de l’humus sur l’exploitation

Les pertes sont fonction entre autres de la structure et du pH du sol, de la profondeur de labour et de l’importance des restitutions organiques.



Les gains sont essentiellement apportés par le fumier, les résidus de récolte, les pailles, les engrais verts, les prairies temporaires ou naturelles et les amendements organiques.

La fertilisation, en augmentant les récoltes et donc la quantité de résidus végétaux enfouis, a un effet favorable sur le bilan humique.


La structure du sol


Les éléments constitutifs de la fraction « terre fine » soudés par l’humus, forment des agrégats, qui ménagent entre eux des espaces lacunaires remplis d’air et d’eau. C’est le complexe argilo­humique , qui en présence de calcium confère au sol une structure stable.



Les agrégats se rassemblent pour former des mottes.

La forme, la taille et la disposition des agrégats caractérisent la structure du sol, qui doit être à la fois stable et poreuse :

stable, pour que les racines puissent explorer en permanence un grand volume de terre.



poreuse, de façon à permettre la circulation de l’air et de l’eau.



Le sol est de ce fait propice à la vie biologique, à un bon enracinement et à la disponibilité des éléments minéraux.

L’eau dans le sol

La réserve en eau assure la quasi totalité des besoins en eau de la plante.



L'eau dissout les éléments nutritifs pour constituer la solution du sol qui est absorbée par les racines.



Plus la texture d'un sol est fine, plus sa réserve en eau est élevée. La part de l'eau qui s'infiltre dans le sol est d'autant plus importante que la surface offre plus d'obstacles au ruissellement et que la structure du sol est plus grossière.



L'eau d'infiltration se charge sur son passage en oxygène, gaz carbonique et sels minéraux.



Une partie de l'eau du sol est prélevée par la plante pour son alimentation mais aussi pour compenser les pertes par évapotranspiration au niveau des feuilles.



Une autre partie de l'eau d'infiltration peut être perdue par drainage, durant les périodes humides ou en cas d'irrigation mal conduite, entraînant des pertes d'éléments minéraux.



Une autre partie de l’eau du sol peut être perdue par transpiration par les feuilles ou par évaporation à la surface du sol, qui peut être réduite par paillage ou brise­vent.

L’eau et la fertilisation

La fertilisation améliore la résistance des plantes à la sécheresse, en favorisant le développement racinaire et la régulation de la transpiration par le mécanisme de fermeture des stomates.

L'irrigation en période de sécheresse entraîne un accroissement des rendements, et provoque aussi une augmentation des besoins minéraux et des exportations.


Les propriétés physico­chimiques du sol

Un sel minéral en dissolution dans l'eau du sol s'y trouve en partie à l'état dissocié, scindé en deux ions : l'anion, chargé négativement et le cation, chargé positivement.



Les cations continuellement en mouvement représentent les éléments minéraux à l'état échangeable et sont bio­disponibles pour la plante. L'hydrogène est le cation le plus énergiquement retenu par le complexe argilo­humique.



Le complexe argilo­humique possède la propriété de retenir à sa surface les cations de la solution du sol ( pouvoir adsorbant ).



Les engrais azotés minéraux apportent l'azote :



  soit sous forme du cation ammoniacal NH4+ qui peut se fixer sur le complexe argilo­humique,

  soit sous forme de l'anion nitrate NO3­ qui n'est pas retenu par le complexe et est mobile dans la solution du sol.



L’importance du complexe adsorbant et sa saturation



Le complexe adsorbant d'un sol est saturé quand tous les ions H+ (H3O+) sont remplacés par des cations échangeables tels que Ca2+ , Mg2+, K+.

La quantité maximum de cations qu'un sol peut fixer détermine la capacité d'échange cationique (C.E.C.). Le taux de saturation est plus ou moins élevé selon que le complexe est plus ou moins saturé en cations échangeables.

Pour obtenir l’efficacité maximale de la fertilisation, l’agriculteur devra maintenir la capacité d’échange cationique du complexe en favorisant la formation d’humus et en saturant le complexe par des amendements basiques, le cas échéant.
  


La réaction du sol ou pH


La concentration en ions hydrogène H+ d’un milieu chimique détermine sa réaction mesurée par le pH, qui varie de 0 à 14.

Le pH d’un sol est la mesure de la quantité d’ions H+ libres dans l’eau ( pH eau ).

Un sol est dit :

acide pour un pH eau inférieur à 6,8

neutre pour un pH eau compris entre 6,8 et 7,2

alcalin ou basique pour un pH en eau supérieur à 7,2.

Le pouvoir tampon du sol représente sa faculté de résister aux variations rapides du pH. Il est d’autant plus fort qu’il est riche en argile et en humus.
  



L’activité biologique du sol

Le sol est un milieu vivant dans lequel se développe une multitude d’organismes variés appartenant aux règnes animal et végétal.

La faune du sol



La macrofaune est représentée par des rongeurs, des arthropodes, des mollusques et des annélides. Les plus utiles sont les vers de terre (lombriciens), qui améliorent la structure du sol et sa porosité. Leur poids peut atteindre 4 tonnes par hectare.
La microfaune du sol a surtout un rôle d'enfouissement et de mélange de la matière organique avec le sol.
 


La flore du sol


Elle comprend algues, champignons, actinomycètes et bactéries.

Les champignons agissent sur les processus de formation de l’humus et la stabilisation des agrégats.

Les bactéries dégradent les matières organiques et interviennent dans diverses étapes essentielles du cycle des éléments fertilisants ( azote, phosphore et soufre ).



Les techniques de culture du sol doivent tendre à améliorer les conditions de milieu favorables à l’activité de tous ces micro­organismes.